L’art plus vrai que la nature

True-to-life Art

De la prouesse technique et esthétique de la statuaire japonaise.
On the technical and aesthetic prowess of Japanese statuary.

Il y peu de temps, Honoré des Arts a eu la chance de proposer à ses clients une grande vasque japonaise dit « mizubachi ». Alors que la réponse pouvait sembler évidente, un débat eut lieu entre experts pour savoir si elle était faite de métal ou de bois. La première explication était la bonne mais l’illusion du travail en bois était telle, l’imitation des nervures, le coloris laqué rouge si parfaits que même le toucher ne permettait pas de se faire une opinion rapidement tranchée.

Cette prouesse technique et esthétique a vite convaincu un heureux acquéreur.

Dans le même ordre d’idée et d’exploit notre galerie propose ce grand okimono de l’ère Meiji figurant une langouste. Il est en bois laqué mais il faut s’approcher pour dissiper l’interrogation sur son éventuel caractère d’animal naturalisé.

C’est bien là tout le génie des artistes japonais : ils vont parfois si près du modèle animal que le doute s’installe. Ils capturent non pas la réalité mais ce que l’œil humain aimerait qu’elle soit, une sorte de quintessence de la langouste en quelque sorte.

La frontière entre le réel et l’artistique devient alors instable et perturbante. C’est bien toute l’ambition humaine : interpréter le monde pour le réinventer. C’est une forme d’humilité de l’artiste. En collant au réel il démontre sa virtuosité d’artisan et se le réapproprie.

La question est souvent posée de la différence entre okimono et netsuke. Un okimono (置き物- « ornement ») est simplement un netsuke de plus grande dimension. Contrairement au netsuke qui sert d'attache sur le kimono, l’okimono est purement décoratif.

Traditionnellement, l'okimono est présenté à domicile dans le tokonoma, petite alcôve au plancher surélevé en tatami, où l'on expose des calligraphies, des estampes sous différents formats, des plantes (ikebana, bonsaï, kusamono) ou d’autres objets d’art.

Notre langouste est remarquable par sa taille et sa virtuosité d’exécution. Et non ! Elle ne pourra nourrir que votre regard…

Not long ago, Honoré des Arts had the chance to offer its customers a large Japanese bowl known as a "mizubachi". It may surprise our readers, but there was a debate among experts as to whether it was made of metal or of wood. The first explanation was the correct one but the illusion of wood work was so impressive, the imitation of the grain of wood, the warm red lacquered color so perfect that even touching it did not allow to form a quick opinion.

This technical and aesthetic feat quickly convinced a lucky buyer.

In the same spirit, our gallery proposes this large okimono from the Meiji era featuring a lobster. It is made of lacquered wood but one has to get quite close to it to dispel the question of whether it is a naturalized animal or not.

This is the genius of Japanese artists: they sometimes get so close to the animal model that doubts arise. They capture not reality but what the human eye would like it to be, a sort of quintessential lobster.

The border between the real and the artistic becomes unstable and disturbing. This is the human ambition: to interpret the world to reinvent it. It is a form of humility of the artist. By sticking to reality they demonstrate their virtuosity as craftsmen and reclaim it for themselves.

The question is often asked about the difference between okimono and netsuke. An okimono (置き物- "ornament") is simply a larger netsuke. Unlike netsuke, which serve as fasteners on the kimono, okimono are purely decorative.

Traditionally, an okimono is displayed at home in the tokonoma, a small alcove with a raised tatami floor, where calligraphy, prints in various formats, plants (ikebana, bonsai, kusamono) or other art objects are displayed.

Our lobster is remarkable in its size and virtuosity of execution. But while it seems so real, it will only be food for thought and sensitivity…

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